Dans la cuisine
La cuisine japonaise
Sur place, le meilleur repas que j'ai dégusté fut dans un petit restaurant situé dans une rue lambda comme il en existe des centaines. La spécialité de ce restaurant était la cuisine d'Okinawa (j'ignore cependant si le restaurant était à Tokyo ou à Osaka). Le déjeuner était si succulent (le meilleur déjeuner que j'ai goûté) que je suis allée, à la fin, féliciter le chef avec mon vilain japonais de française mâché à l'accent alsacien. Je ne m'étais pas attendu à la réaction du directeur de l'établissement qui m'a remercié d'une voix forte en s'inclinant à 90°C, si bas que j'ai voulu me cacher dans un trou de souris pour dissimuler ma gêne.
Cela dit, la question persiste : comment bien cuisiner la cuisine japonaise ? Il n'y a pas de secret, il faut la connaître, vraiment. Le goût des sushis, des sashimis ou encore des makis que je déguste en France n'ont plus que le goût du plastique ; un désastre pour moi. Me voilà bien car je suis obligée, pour en apprécier, de me les préparer moi-même. Sur place, ce que j'ai le plus grignoté sont les onigiri ; je n'ai pas encore la prétention de savoir faire des takiyaki ou des okonomiyaki, j'en dévorerai quand j'y retournerai.
Dans une excellente BD parue aux éditions Delcourt, L'art du sushi, nous suivons l'auteur au Japon, à travers une narration ponctuée de séance de dégustation. Ce qui m'a interpelé en le lisant et grâce à mon expérience, est la différence notoire entre les français et les japonais, quand il s'agit de cuisiner un produit aussi délicat que le sushi. Dans la BD, un chef japonais s'étonne que les chefs français cuisinent le sushi avec du poisson mort. En effet, il est coutume au Japon que le sushi se fasse devant vous (il peut aussi arriver que vous choisissiez le poisson vous-même, dans l'aquarium directement). Le goût si délicat du poisson frais n'a pas d'équivalent en France, à moins d'y mettre le prix et je n'ai pas encore trouver de restaurant qui fasse une telle théâtralisation au sushi -si vous le trouvez, gardez-le. Oui, lecteur/trice, le sushi se déguste à l'instant T et non pas dans une barquette datant d'hier que vous trouvez à Carrefour ou Auchan. Encore moins en surgelé. Le sushi, c'est une affaire de frais, de iode.
J'entends cependant qu'il est extrêmement compliqué de cuisiner ce mets étranger quand notre gastronomie ne s'y intéresse pas. Encore heureux que nous mangions les meilleurs sushis au Japon !
En-dehors du poisson il y a un autre élément crucial et sacré du sushi : le riz. Pour vos onigiri, vos sushis, il vous faudra faire votre propre riz gluant, agrémenté de condiment, pour faire ressortir le goût du poisson. Naturellement, grande fan des onigiri, en rentrant du Japon je me suis attelé à la tâche : reproduire ce goût de l'onigiri, du riz, avec les ingrédients qu'il est possible de se procurer en France. Bien entendu, mes échecs ont été nombreux mais j'avais déjà l'ingrédient clef : le MIRIN.
Qu'est-ce que le mirin ? Il s'agit d'un saké doux, sucré et subtil, utilisé dans la cuisine jamonaise. Il permet de relever d'une notre sucrée et délicate vos plats. Le Mirin était ce qui manquait à mes onigiri. À savoir que le mirin est également dégusté, il existe différents mirin mais personnellement j'utilise ceux pour la cuisine (à savoir que l'alcool, à cuisson, s'évapore).
Un autre plat phare emblématique du Japon que les insulaires dévorent plus que les sushis (il s'agit d'un plat plutôt consommé lors d'événements, en raison de son prix élevé) : les RAMENS. Habitant à proximité de Paris, je me rends au Tsukiji Ramen. Bien entendu, la tête du classement du meilleur restaurant de ramen de Paris reste encore à déterminer car la concurrence avec Naritake Ramen. Même si j'ai tenté plusieurs fois de me faire des ramen convenables à défaut d'utiliser succulent, il reste que la préparation est longue et fastidieuse, surtout si l'on ne possède pas de bonite ou de dashi.
Toutefois, pour ceux qui veulent se lancer dans l'aventure, sachez qu'il existe un excellent livre : Le livre de la vraie cuisine japonaise, aux éditions Chêne. Il est excellent, bondé de recettes en tout genre (salées et sucrées) avec des conseils de chefs japonais pour varier des recettes classiques.
Pour ceux dont le budget est plus serré, les éditions Marabout ont sortis Petits plats du Japon à seulement 6.99€. L'ayant parmi mes ouvrages, j'ai été agréablement surprise en constatant qu'ils ont intégré au sein de leurs recettes l'ingrédient autrefois oublié : le mirin. Eh oui ! ce livre est à destination des adeptes de la cuisine japonaise et non pour les néophytes qui tâtonnent encore. Le public, plus restreint, il est vrai, sera toutefois conquis en découvrant des recettes qui n'ont pas été adaptées aux européens (je pense notamment à la sauce soja sucrée, inexistante au Japon).
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Date de dernière mise à jour : 18/06/2021