Des livres méconnus

Mais que diable signifie ce titre venu de nulle part ? "Des livres méconnus" ? Eh oui, quoi de mieux pour attirer votre attention dans une antre un peu particulière : celle des livres que vous ne voyez pas en librairie ; celle des ouvrages qui vous sont inconnus. Je parle des livres autoédités ou des livres édités par des petites maisons d'édition. Car oui, les auteurs fleurissent mais la difficulté de trouver une maison d'édition à compte d'éditeur est un chemin semé d'embûches, surtout quand on sait que même J.K.Rowling avait été refusée par plein de M.E. avec Harry Potter, de même que Tolkien mis aussi longtemps à éditer The Lord of the Ring. Deux chefs-d'oeuvre qui ont d'abord été rejetés. Alors, pour soutenir ces auteur(e)s qui n'ont connus que le refus, j'ai proposé mes services gratuitements pour les faire connaître au sein d'un article. Je tiens à souligner que j'ai sélectionné les ouvrages selon des critères bien définis : cohérence du récit, cohérence de l'univers, travail soigné, compréhension de l'histoire.

Les a priori

Quand on parle d'autoédition et de maisons d'édition à compte d'auteur (cf voir mon article), il y a tout de suite ce message d'alerte dans notre tête qui s'affiche, et il est plutôt négatif. La plupart du temps, on associe un auteur autoédité ou dans une maison d'édition à compte d'auteur (pour rappel : vous payez pour qu'on vous édite) à une personne qui a été refusée par des maisons d'édition à compteur d'éditeur. Ce qui signifie que le texte n'est pas bon, qu'il ne respecte pas les règles typographiques (je ne saurais que vous chaudement vous recommander la bible des éditeurs et imprimeurs : Lexique des règles typographiques en usage à l'imprimerie nationale aux éditions Acte Sud). C'est avec une certaine appréhension qu'on se dirige vers ces auteur(e)s délaissés comme si leur travail n'était pas bon.
Chose bonne à savoir : dans une maison d'édition à compte d'éditeur, la maison aura toujours le dernier mot. Vous aurez beau vous débattre, préférer la couverture #3 à celle sélectionnée par l'éditeur, vous devrez vous confronter à la réalité parfois injuste de ce milieu. La maison achète votre travail pour l'intégrer à sa ligne éditoriale. Elle doit donc faire en sorte que tout convienne aussi à sa charte éditoriale en réajustant certains éléments. Dans une autre mesure, une maison d'édition de cet acabit sera présente pour vous aider à vous améliorer et à changer certains éléments maladroits dans votre texte. L'accompagnement permet une cohésion, un partage, une volonté de faire de votre ouvrage un texte qui soit au meilleur de sa forme. Et pour cela, elle a besoin de vous coacher, d'être présente à chaque étape de la transformation de votre paragraphe quand cela ne va pas, et d'arranger un autre quand il ne correspond pas aux règles typographiques et éditoriales. De votre côté, vous devrez faire des concessions, car même si votre ouvrage est à votre image, vous ne pouvez pas éditer un livre sans qu'il ne respecte certaines règles.

Ederlin, le Maistre Ecuyer Royal

LE MAISTRE ÉCUYER ROYAL - Léa Northman

Les Chroniques d’Argalh - Tome 1

Au royaume d'Argalh, dans le Duché de Noshaïa, la jeune Eléa rêve de chevaliers et d'aventures. Elle devient l’apprentie de l'intransigeant Maistre Écuyer Maï-Lô.
Pour parfaire sa formation, elle entre au château ducal, où le séduisant Chevalier de Tuhr devient son référent. À travers les entraînements équestres et les jeux de l’amour, la jeune femme s’épanouit. Mais sa relation avec le chevalier est révélée, et le Seigneur de la Province de la Licorne Blanche s’oppose à la validation de la fin de son apprentissage.
Aidée par un vieux Maistre Ecuyer, une jeune palefrenière et un étrange bibliothécaire, Eléa parvient à rejoindre le Palais Royal. Son destin est irrémédiablement lié par le sang au Prince Héritier Calh, lors de la cérémonie de leur double adoubement. Il fait partie des disciples de Maïa, la déesse du désir, du plaisir et de l'amour…

Cette trilogie est l'oeuvre de Léa Northmann, éditeé à Publishroom. Il s'agit de l'histoire d'une jeune fille à qui la chance semble sourire : Eléa. À la manière d'une grande épopée, Le maistre écuyer royal projette la vie de l'héroïne de sa naissance à l'apogée de la sa vie. Ce livre est aussi un cadeau offert à la fille de l'auteure afin que ses origines soient indéfectibles. C'est une histoire mêlant amour, amitié et destiné, car Eléa a un don, et ce depuis sa naissance, qui fait d'elle une jeune femme à part. La rencontre de ses parents est elle-même incroyable, aussi belle qu'impossible au départ -deux êtres que tout opposait.

L'histoire d'Eléa, comme vous vous en doutez, est lié aux chevaux -avec un titre comme Maistre écuyer royal, on s'attend effectivement qu'elle croise la route de personnes faisant d'elle plus qu'une simple damoiselle des campagnes. Le titre est indicateur d'un destin hors norme, d'une vie liée à la royauté et aux chevaux. Ces derniers sont d'ailleurs le souffle du récit, la vie insufflée par l'auteur dans chaque page. Tout tourne autour de l'apprentissage et de l'élévation de notre héroïne, qui n'aura de cesse de prouver, de manière tout à fait naturelle, qu'elle est à l'aise dans son élément, comme un poisson dans l'eau dirais-je. Les chevaux sont une partie d'elle, indissociable, et elle voue sa vie à ses animaux robustes et fragiles en même temps.

C'est un point fort de cette trilogie. On sent la recherche du champ lexical lié à l'équitation ou à ce métier qu'était écuyer. Qu'on s'y connaisse ou non, on est guidé par le narrateur tout du long. Ce qui est aussi un moyen de souligner les connaissances d'Eléa. La syntaxe est respectée, tout à fait correcte, que ce soit dans l'utilisation sémantique des mots ou dans l'utilisation des expressions d'époque, liées à l'ambiance. Ainsi, on retrouve des expressions désuètes que l'on entend dans les films ou séries historiques, ce qui rajoute du cachet et nous fait bien entrer dans l'époque d'Eléa.

Points négatifs s'il en faut, il est question de paragraphes qui suivent l'action et qui, par ces nombreux sauts de ligne, coupent notre lecture. Je m'attendais à un saut temporel ou à un changement de narration, mais il n'en est rien, ce qui surprend au premier abord car l'histoire continue comme si elle avait été volontairement coupée à l'image d'une série ou d'un film. J'imagine qu'il s'agit d'un moyen d'aérer la lecture pour ne pas faire de blocs narratifs trop longs (il arrive que dans des livres les chapitres trop longs soient mal aimés, car les lecteurs décident de "finir un chapitre avant d'aller au lit", sauf que si ce chapitre dure 10 pages au lieu de 5, on se retrouve à devoir quitter notre héros en pleine action). Pour celles et ceux qui ne supportent pas l'usage inutile des points d'exclamation, d'interrogation ou de suspension, vous devrez aussi adapter votre lecture et l'image que vous vous faites de certaines actions. Comme les sauts de ligne, une fois qu'on y est habitué, on effectue une seconde lecture. Dernier point, un personnage peut avoir un laïus qui fait la moitié de la page, ce que je trouve dommage car l'usage de narration pourrait remplacer ces lignes et aérer la page. Cependant, à chaque fois que cela se produit, il y aussi un message que l'auteure véhicule : Eléa est perdue dans les méandres des informations qui lui sont données.

Attention toutefois : des scènes explicites scandent le texte, ce qui signifie que cet ouvrage n'est pas destiné à un jeune lectorat. Je recommande cet ouvrage si vous souhaitez voyager dans un univers médiéval où les chevaux sont au coeur du récit, voire des relations entre les personnages.

L'auteure

Léa Northmann est l’auteure des Chroniques d’Argalh, une saga française de Fantasy. Elle a travaillé pendant plus de 20 ans dans le milieu équestre. Depuis l’enfance, elle se passionne pour l’époque médiévale. Elle a su marier son goût pour la littérature Fantasy et une pointe d’érotisme sensuel so frenchy, pour créer un univers où les désirs les plus fous de liberté, d’aventure et d’amour prennent vie. Un monde dont beaucoup rêvent en secret... Imaginez : de longues chevauchées dans des paysages magnifiques, des voyages à travers les océans, des personnages hauts en couleurs, des histoires d'amour torrides, des êtres fantastiques... Mais si vous n’aimez pas être ému(e), surpris(e), transporté(e) et parfois même un peu bousculé(e) dans vos certitudes, alors effectivement les sept tomes des Chroniques d’Argalh ne sont pas pour vous. Sinon… ;)

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Ezéchiel et l'âme égarée

Le pacte - 1

En Enfer, Ezéchiel est un démon différent, en quête de sa première agrégation dans le but d’obtenir son grade de démon. Il n’en est pas à sa première tentative en tant que dionau, mais cette fois, c’est aidé de sa tante Abrahel qu’il compte bien faire taire ses émotions qui n’ont pas lieu d’être. Il deviendra aussi digne que tous les autres soldats de Lucifer… Enfin ça, c’est ce qu’il pense, mais c’est sans compter une âme aux nombreux pêchés qui ne tardera pas à lui faire tourner la tête, engendrant des révélations qui iront jusqu’à briser les fondements et les lois mêmes de Dieu en personne.

En utilisant la mythologie biblique des anges et démons, ce roman à quatre mains nous plonge dans les Enfers des tourments d'Ezéchiel, notre personnage principal. Son but ? Devenir un démon pour mener à bien sa mission : servir les Enfers et Lucifer lui-même. Car tel est son destin de dionau et il ne peut pas se permettre d'échouer une quatrième fois. Pour les lecteurs qui ne sont pas aux faits des Anges et Démons, il vous sera plus difficile d'associer un nom à un démon mais cela ne dure qu'un temps. Par ailleurs, avec un roman écrit à quatre mains on peut s'attendre à sentir les changements stylistiques or il n'en est rien et c'est un détail qui, tout de même, doit être souligné. Je n'ai pas éprouvé de difficulté particulière à la lecture. Celle-ci était fluide même si, par moment, je me sentais oppressée par tous ces éléments, toutes ces descriptions qui pleuvaient sur moi. Certes, elles sont là pour nous expliquer le dilemme et la psychée d'Ezéchiel, pour nous décrire les Enfers et comment les démons vivent dans ce monde étouffant, mais j'ai eu un semblant de Zola dans ma lecture. Pour moi c'était trop de.

L'histoire est donc celle d'Ezéchiel qui espère réussir cette fois-ci le test et devenir un démon. Le test porte bien évidemment sur la torture des âmes et c'est à ce moment-là, après quelques chapitres qui nous expliquent sa psychée, qu'Ezéchiel croise l'âme égarée, celle qui donne son nom au livre. À partir de ce moment, Ezéchiel s'ouvre véritablement. Il sait qu'il est différent depuis bien trop longtemps mais ne peut plus se confronter à ce que les démons attendent de lui et ce qu'il est -d'ailleurs c'est tout l'intérêt de ce premier tome. Comment un démon peut-il être aussi attiré par une âme ? Comment cette dernière peut-elle exercer autant d'emprise sur lui ? Est-ce sa différence qui le rend unique ? Est-il unique pour une raison bien particulière ? La réponse est OUI, car le destin d'Ezéquiel est lié aux Enfers, au Ciel et à la Terre. 

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Je suis une babache

" Je suis une Babache". A travers ces personnages, je vous plonge dans une variété d'expériences humaines. Chaque histoire offre un regard différent sur la question du handicap mental, de l'isolement social à l'espoir, de la souffrance à la joie. Je n'ai pas hésité à aborder des sujets difficiles,comme le rejet, la stigmatisation et l'incompréhension. Cependant ,il est également un hymne à la tolérance, à la diversité et à la beauté des liens humains.

Il s'agit du premier livre sur le domaine médico-sociale qu'il m'ait été donné de lire. Je savais, par expérience, que les témoignages peuvent être lourds émotionnellement et psychologiquement. Nous sommes là pour lire ce qui s'est passé, pour être témoin d'un destin qui n'est pas le nôtre. En tant que lecteur de témoignage, j'ai toujours eu à l'esprit que nous consentions ces tragédies si nous les lisions. Est-ce normal de vouloir lire ce genre d'ouvrage ? Est-ce normal d'avoir des témoignages d'enfants violés, maltraités ? De personnes qui sont allées jusqu'au suicide ? Or, dans ces textes il y a une volonté de partager pour ne pas se sentir exclu, seul, abandonné. Dans ce partage, il y a la volonté de montrer, surtout, que ce n'est pas tabou. Il faut dire, écrire ce qui s'est passé ; et pour le rendre tangible, réel et approprié par les autres, il faut qu'il soit lu. Il y a toujours eu cette opposition dans ma définition d'un témoignage. Pour autant, comme on dit en librairie : "S'il y en a, c'est qu'on en demande". 

C'est avec cet état d'esprit que j'ai accepté de lire Je suis une babache. Je l'ai aussi débuté avec beaucoup d'appréhension, car le domaine médico-social est difficile. Il y a beaucoup à encaisser avec notre empathie. On veut aider, on veut supporter avec, on veut que la personne aille mieux ; s'en sorte. Puisse avoir la vie qu'elle mérite car elle n'a pas demandé à naître de cette manière. Et cette lecture m'a permis de me rendre compte que ces personnes, qui sont comme nous, ont aussi leurs démons. Je suis parvenue à me libérer de cette emprise empathique qui me prenait à chaque fois que je débutais un témoignage -ou, dans le cas de notre roman, que je commençais un nouveau chapitre.

Karen LEGER nous présente plusieurs portraits avec des pathologies différentes. Systématiquement, elle nous informe sur la personne pour la rendre humaine, pour que notre pathos s'active et que non, nous ne prennions pas en pitié ces personnes, mais que nous puissions nous identifier à elles. Car elles sont comme nous, elles ont un passif qui leur apporte autant de doutes, de démons et de malheurs que les nôtres. Elles ne sont pas seules et nous devons les respecter, les traiter comme des êtres semblables quand bien même ne disposent-elles pas des mêmes moyens que nous. Nous ne sommes pas différents, nous n'avons juste pas le même patrimoine génétique, pas les mêmes moyens moteurs. Mais, et je dois le dire, ces portraits, ces personnes et personnalités, m'ont beaucoup émue. Je les sentais se déchirer par moment et vouloir s'en sortir aussi ; elles se débattaient, souhaitaient s'en sortir et j'espère que c'est le cas aujourd'hui.

Points négatifs : la surabondance de paragraphes dans un chapitre. Il vient à la suite du récit et vous trompe en vous faisant faussement croire que vous passez à autre chose, ou que vous sautez un événement pour en venir à un autre. Par ailleurs, il y  a de nombreuses veuves et orphelines. Attention : un copier/coller apparaît pages 16 et 17.

L'auteure

De formation médico-sociale, Karen LEGER a travauillé dans le domaine de la psychiatrie avant de devenir Professeur en Sciences et Techniques Médico-Sociales, et enfin Directrice déléguée des formations professionnelles et technologiques au sein de lycées professionnels. Je suis une babache est son premier roman dans lequel elle rend hommage à toutes ces personnes qu'elle a croisé lors de son parcours professionnel.

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