Considérée comme un chef-d'oeuvre de la littérature, Anna Karenine, est publiée par le célèbre Léon Tolstoï dans le périodique Le Messager russe entre 1875 et 1877. La première édition russe paraît en 1878, après un désaccord avec le directeur du journal qui décide d'avorter le contrat avec Tolstoï. Par ailleurs, la fin d'Anna Karenine est synthétisée par la direction de la revue dans une note. Pour l'édition française, il faut attendre 1885 avec Hachette.
Il s'agit d'un pavé, une richissime histoire dévouée à la société russe de 1880, à ses moeurs, à ses armées, à sa politique, à ses hommes, ses femmes, ses enfants, sa paysannerie. L'histoire est double : d'un côté le sort d'Anna Karenine, femme dévouée au grand politicien Alexis Karenine, soit le sort de la haute société russe, et d'un autre côté le sort de la moyenne (dirais-je) société russe avec les couples Lenine-Kitty et Oblonski-Daria. A savoir qu'Oblonski est le frère d'Anna.
Un jour survient la rencontre décisive avec le comte Alexis Vronski, tandis qu'Anna se rend chez son frère, Stiva Oblonski, pour résoudre son adultère et rassurer sa femme Daria. En croisant Alexis Vronski, on assiste au tournant de l'histoire, au moment où Anna perd ses moyens et devient véritablement esclave de sentiments qui pour elle étaient alors méconnus, voire interdits. Alexis Vronski n'est pas Alexis Karenine ; le jeune amant, amoureux, plein de vie et de tendresse n'est pas le mari politicien qui se doit, par sa fonction, de donner la meilleure image de lui et de sa famille aux russes pour qui il oeuvre tous les jours. Parallèlement, Constantin Lenine, grand visionnaire russe et propriétaire d'une terre agricole, va timidement vers la belle Kitty Stcherbatska pour lui demander sa main : celle-ci refuse, prête à accueillir dans sa vie le beau et séduisant Alexis Vronski. Constantin Lenine est dévasté et décide de partir dans ses terres pour quitter la vie aristocrate russe qu'il méprise, s'adonner à son travail de propriétaire et de révolutionnaire, avant-gardiste. Bien entendu, Vronski se tourne vers Anna qui le fascine, l'envoûte autant pour être femme aristocrate que femme d'un politicien, délaissant Kitty qui est alors humiliée devant toute la cour présente.
L'histoire entremêle plusieurs personnages, plusieurs familles, avec plusieurs enjeux. Pourtant, il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une tragédie qui continue encore aujourd'hui à faire sens, à toucher les lecteurs. De même, le théâtre, le cinéma, la télévision etc, s'en sont emparés. Vous trouverez de nombreuses adaptations.
Pour aller plus loin :
http://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&query=%28gallica%20all%20%22Anna%20Kar%C3%A9nine%22%29&suggest=1
http://www.alalettre.com/tolstoi-oeuvres-anna-karenine.php
http://rhinoceros.eu/2016/05/anna-karenine-dapres-leon-tolstoi-par-gaetan-vassart-eternel-feminin