Eh oui, nous étions nombreuses et nombreux à attendre des nouvelles d'Aurélie Wellenstein et voici de quoi nous substanter : un dyptique fantasy ! Sortie officielle le jeudi 29 septembre.
Cette fois-ci, nous suivons le destin de trois personnages maudits, abandonnés. Dans cet univers, les araignées sont devenues la peste, une vague d'effoi qui semble gouverner et détruire le monde. Ces araignées sont arrivées sans que l'on ne sache ni comment, ni pour quoi. Elles déciment les hommes, les femmes, les enfants et les animaux, octroyent, parfois, des pouvoirs surnaturels, des pouvoirs qui effraient la population en transformant les femmes en Tarentas, des êtres vivants mi-femme mi-araignée. Ces Tarentas sont chassées par l'Inquisition. Ce n'est pas tout, les araignées détruisent aussi les Hommes de l'intérieur en tissant des toiles dans leur cerveau, en entrant par les oreilles, par le nez. Ce faisant, elles distillent les pensées, font disparaître l'espoir et la joie ; ne restent que des êtres démunis, brisés par la vie et broyant du noir -vous noterez un écho à Yardam et les coquilles vides.
Bien entendu, chaque ouvrage d'Aurélie Wellenstein reprend un peu de ses thèmes favoris et donnent à réfléchir sur notre condition. Ici, les araignées remplacent les buveurs d'âme de Yardam, le Désert des couleurs, les voix dans la tête. Avec L'épée, la famine et la peste, les trois personnages que nous suivons, Cillian, Erin et Sulyvahn, successivement au gré des chapitres, sont, comme je l'avais annoncé, trois maudits, liés par les araignées et leurs pouvoirs. Cillian, lui, sera prochainement absorbé par un Loup dissimulé dans un heaume. Il a vingt-neuf jours pour se défaire de l'emprise de l'animal sous peine de disparaître définitivement. Erin doit faire face à l'Inquisition. Sa mère, une Tarenta, a été pendue et Erin est soupçonnée d'être comme sa mère, une femme mordue par une araignée, devenue sorcière, devenue Tarenta. Un jour, l'Inquisition l'embarque et la place dans un lieu isolé où moisissent les femmes maudites. Enfin, il y a Sulyvahn, ancien membre de l'Inquisition. Ayant tout perdu suite à la guerre qu'il mena avec ses confrères contre les Tarentas, il est aujourd'hui seul, paria, l'ombre du héros qu'il a été. À la rue, il erre en mandiant jusqu'à croiser, l'instant où il comptait tout perdre en se jetant d'une falaise, un animal maudit à son tour et tout aussi mystérieux que ce qui gît dans son oeil : au fin fond des abîmes de l'animal aux bois de fer, Sulyvahn aperçoit son fils, celui qu'il a perdu il y a des années. Est-il fou ? A-t-il perdu l'esprit ? Est-il victime ou maudit à son tour par les araignées ? Quoi qu'il en soit, le voici à protéger cet animal surnaturel au péril de sa vie.
Dans un monde qui semblent avoir perdu l'espoir de se reconstruire, de trouver une solution à cette menace létale que sont les araignées et leurs toiles, ces trois individus rejetés par les leurs, sont-ils des Miracles ou des Maudits ? Peuvent-ils, en s'alliant, tout brûler pour tout reconstruire ? À force de lecture, il est possible que ces destins soient bien des Maudits mais seul espoir de retrouver un semblant de vie normale. Car il y a une chose que j'ai appris avec Aurélie Wellenstein : n'espérez pas de fins heureuses ; celles-ci sont bonnes pour les contes de fée et ses histoires n'en sont pas. Les sacrifices sont parfois inutiles, parfois nécessaires ; les erreurs sont commises ; des bonnes et mauvaises décisions sont prises. L'injustice est omniprésente car la vie est ainsi faite.